ON A TESTÉ POUR VOUS

La Gogane

L'histoire d'un bateau qui ne connait que le doux roulis d'une rivière...
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Aujourd’hui, je vous emmène sur la Sarthe ! Si vous êtes déjà passé par Châteauneuf-sur-Sarthe, vous avez certainement aperçu ce bateau, coque noire, bardage en bois, partiellement couvert, drapeau bleu-blanc-rouge à la poupe. Vous voyez ? Je veux parler de « La Gogane ».

Florence, de l’Office de tourisme

 

Je passe et repasse tous les jours sur ce pont, les enfants me répètent sans arrêt qu’ils aimeraient faire un tour de bateau.
Pause déjeuner un jeudi midi début juillet devant l’ordinateur pour organiser une sortie en famille sur ce bateau et faire une surprise aux loulous, petite récompense pour leurs bons résultats scolaires de l’année. Quelques recherches sur le web, clique… : « Découvrez le patrimoine naturel et culturel de la Sarthe Angevine à bord de “La Gogane”, bateau découverte électrique de 50 passagers. Très silencieux, il permet d’observer en toute quiétude la faune et la flore des Basses Vallées Angevines. Curieux, amateurs de nature, du patrimoine, en famille, à pied ou en vélo, nous vous proposons un large choix de croisières. »

Tentation… réflexion… hésitation… puis réservation ! J’opte pour la croisière « Sarthe Angevine » du samedi suivant, embarquement à 18h. On verra bien !

Samedi 06 juillet, 15h. Nous arrivons en avance, les places à bord ne sont pas numérotées mais les enfants ne tenaient plus en place. Petite promenade à pied en amont de l’écluse pour patienter et nous imprégner de l’ambiance des lieux. Près d’une aire de jeux, des anciens ont sorti les boules et débattent pendant que leurs dames évoquent fièrement les progrès de leurs petits-enfants. Un peu plus loin, sur le chemin de halage, nous apercevons « La Gogane » descendre le courant mais sommes surpris de ne pas l’entendre s’approcher de son ponton d’amarrage. Mon fils s’empresse de prendre mon téléphone portable pour filmer le bateau en approche.

Nous voici à bord de « La Gogane », un bateau à fond plat, 16 mètres de long, 4 mètres de large et 1,2 tonnes de batteries. Des mensurations idéales pour naviguer sur la Sarthe parait-il. Après un accueil chaleureux de l’équipage et l’annonce de quelques consignes de sécurité, nous quittons le ponton.

Des croisières sont proposées aux clients « individuels » les mercredis, vendredis, samedis et dimanches, de juin à septembre. Des croisières avec passages d’écluses et commentaires adaptés en fonction de l’intérêt qu’y portent les passagers… Rien d’inutile et de redondant, l’essentiel ; l’équipage donne quelques clés pour aiguiser nos sens : ce que l’on voit, ce que l’on entend, ce que l’on sent et ce que l’on ressent.

Dès les premières minutes, je suis agréablement surprise par notre facilité à capter les bruits qui nous entourent, le « bouillon » dans l’eau généré par l’hélice en bronze, le clapotis du courant contre la proue du bateau, les bruits de la ville qui s’éloignent, le chant des oiseaux qui se fait de plus en plus présent. La végétation foisonnante diffuse une douce odeur : iris, nénuphars, saules, frênes… autant de refuges pour les oiseaux et poules d’eau que nous surprenons à notre passage.

À bord, les enfants sympathisent avec un autre, Alexandre, qui nous explique être déjà venu à bord de « La Gogane » avec son école.
Je m’accoude sur le garde-corps pour regarder le paysage qui défile lentement. Une succession de pâtures, des vaches venant s’abreuver au cours d’eau. Le point de vue est tellement différent depuis la rivière. Je commence à prendre conscience de la diversité et de la beauté du territoire dans lequel je vis.
Nous avons fait demi-tour, je ne m’en étais même pas rendu compte. Le clocher de Châteauneuf-sur-Sarthe est déjà en vue. Le grondement sourd de l’eau qui chute du barrage se rapproche. Nous assistons dans un silence quasi religieux à la délicate manœuvre d’entrée du bateau dans l’écluse. Le sas est relativement étroit, la fraîcheur de l’eau qui s’est accumulée le long des parois de granit ravive nos esprits. Échanges complices entre le capitaine et Annick, l’éclusière, qui lui offre un petit rafraîchissement et nous propose quelques délicieuses cerises de l’arbre fruitier qui, outre le fait de produire de succulents fruits, lui sert de parasol naturel au-dessus de la console de commande de l’écluse.
Retour au port, le temps est passé si vite que j’éprouve une certaine nostalgie à l’idée de retrouver la terre ferme.
Vous l’aurez compris, je suis tombée sous le charme de « La Gogane ».

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