La boule de fort

À l’heure où je vais disputer ma première partie, je redouble d’attention et de concentration. Le principe du jeu est simple semble-t-il : un peu comme à la pétanque, le but est de mettre ses boules au plus près d’un cochonnet appelé « maître » ou « petit » afin de marquer des points. Tout l’art du jeu réside toutefois dans la maîtrise des trajectoires et un bon équilibrage de la boule. On m’indique qu’une partie se joue généralement entre équipes de deux ou trois joueurs disposant de deux boules chacun.

Pour la circonstance, et comme c’est mon « baptême », nous allons jouer à un contre un. Le gagnant sera le premier à marquer dix points. Place aux choses sérieuses : boule en main, je me place face au terrain de jeu à la forme concave sur plus de 20 mètres de long et 6 mètres de large. Impatiente, je lance ma première boule d’un geste franc. « Mais tu vas bien trop vite ! Et en plus, tu as mis ton fort du mauvais côté », m’indique mon acolyte néanmoins adversaire. « Tu dois toujours mettre le fort du côté où se trouve le petit par rapport à une ligne centrale imaginaire » ajoute-t-il. Toute ma belle assurance s’est volatilisée en un seul et unique tir. Patient, il me montre comment on « approche », l’équivalent de pointer à la pétanque. Les jambes écartées, il se penche et dépose à ses pieds la boule qui commence alors un long parcours.